Balade du vieux pelargonium
Premier soleil de l’année
L’ombre des pots d’aromatiques
Se donne des allures de portiques
Sous l’œil italique des chats
Gravés au grand soleil ivre.
Ton âme s’étire
Dans la véranda antique
Tu comptes les boutures qu’il te reste
Retires les feuilles mortes
Soulignes un arrondi
Raccourci une tige
Houspilles les araignées et
Racontes au vieux pelargonium
Dans l’odeur glacée de ses feuilles aimenthées
Comment c’était le givre
Et les bambous quand il vente
Le froid sur tes joues
Jusqu’au bout de tes doigts
L’automne parti trop tôt
L’hiver qui attendait
Ce dernier frère qu’on t’a volé
Pour toujours et à jamais.
Et chaque feuille que tu froisses
Efface un peu plus l’impasse
De son absence.
C’est juste un peu de menthe
Au creux de mes poignets
Deux ou trois feuilles que j’ai froissées
Et puis je les ferai sécher
Au fond de mes tiroirs
De mes placards, de mes grimoires
Chasser janvier en soirs d’été
Sur la terrasse
Réchauffée
One thought on “Balade du vieux pelargonium”
un petit moment de grâce, le parfum de la menthe qui arrive jusqu’à moi, merci
Je lance un petit jeu et je suis sure que tu trouveras quelques jolis mots pour y répondre