Sur la fête des mères
Encore une tonne des docs à finaliser. Peut-être aussi une indescriptible envie de m’arrêter. Un peu.
Et si je vous parlais d’abord de Petite Planète ?
Hier, tu es allée l’écouter chanter, dans la cour de l’école. Il faisait froid, tu claquais des dents. Tu n’as rien entendu de la chanson. La sono était en panne. Sous le préau, on se bousculait. C’est l’école typique de village. Tu adores. Après vous êtes allées chercher les « cadeaux des mamans ». Toi, comme d’hab, t’as rien compris et tu as ouvert tout de suite le tien, devant tout le monde, et tu l’as accroché sur ton coeur. Fallait pas Tara. Et la surprise alors ? C’est pour demain ! Ah bon …
C’est pas grave, les autres mamans ont fait semblant de ne rien voir.
Encore un peu, tu allais louper le RDV de Star Light chez le coiffeur, mais Dieu merci, il y a cette sublime invention qui s’appelle le portable. A défaut de te téléporter dans le village d’à côté, il t’a permis d’organiser un sauvetage en urgence.
Après, tu as roulé sur les routes des champs. Un gros nuage à joué à te poursuivre, te plaquer au sol, te dépasser. Tu voyais son ombre courir devant toi. Comme si tu le poussais. Tu as failli rater le RDV. Encore un peu et tu ne t’arrêtais plus.
Tu as acheté de quoi faire plein de croque-monsieur merveilleux, sauf que tu as oublié la tomme de brebis. Des croques sans fromage, c’est pas pareil.
Bref, c’est pas demain la veille que tu pondras une recette magnifique, vous l’avez tous compris.
Aujourd’ hui tu iras voir M. Tu lui as achété une tarte à la rhubarbe maison. Voilà 4 ans et plus qu’elle se bat contre un corps qui ne veut plus la suivre, et une mémoire qui joue aux montagnes russes. Tu es la seule qui aille encore la voir, ou presque. Tu lui as acheté plein de maquillage, parce qu’une mère est avant tout une femme. Tu te souviens de ces deux grands conseils qu’elle a pu te donner un jour : « Rince bien tes légumes en conserve » et « applique toujours ta crème de jour de l’intérieur vers l’extérieur ». Avec ça, elle a plus ou moins fait de moi une femme et une mère. Le reste ne fut que littérature, ou presque.
J’ai tout de même -délit de lèse majesté – laissé tomber les conserves.
L’autre jour, je lui ai enfin expliqué pourquoi son fils ne venait plus la voir. Cela n’a pas été facile de lui dire que je n’avais plus de frère, et que par la même elle n’avait plus de fils. Bref, la vie quoi. Je pense qu’elle n’aime pas trop la rhubarbe. J’aurais dû m’en souvenir. Tant pis.
Je voudrais offrir cette journée à toutes les mères ou à celles qui l’ont été.
Aussi à celles qui le sont à leur manière
Bref, à toutes les femmes
Même à celles qui ne cuisinent qu’avec des boîtes de conserve.
Peut-être un jour leur raconterai-je ma fameuse recette des pâtes au thon frais, qui me valut une certaine réputation dans les milieux culinaires les plus huppés, depuis encore inégalée.
One thought on “Sur la fête des mères”
Superbe billet…..