Rayon de poussière
Ce soir vous embarquerez votre train plus tard
C’est comme ça
On ne choisit pas
Vous ne verrez pas
Vos amis de rail
Demain, sans doute vous demanderont-ils où vous étiez passée,
Vous leur répondrez que vous étiez allée vous rouler dans la poussière minérale des derniers rayons de soleil, un soir d’octobre.
Mais ce soir, vous vous laissez aller au train qui défile votre journée sans dévoiler le moindre mot
et c’est tant mieux : vous n’avez plus de voix
Comme il se doit
A cette époque-ci de l’année
Tara, ma chère, soigner ses cordes vocales
c’est tout un art
Je sais …
Ce soir vous êtes seule dans le train et la terre des champs s’ambre de sépia
Sous vos yeux cernés par les champs vert et noir
Votre part d’ombre rampe dans le ciel qui s’enflamme
De pourpre
Et de satin
As-tu déjà remarqué comme le ciel redevient bleu, juste après que le soleil n’ait basculé ? Ce soir vous laisseriez bien le train ne pas s’arrêter, aller jusqu’au bout du couchant avec vous.
Sur le quai vous croiserez votre voisine : Tiens, mais tu étais là ! Euh … non, pas vraiment … Ce soir une part de vous plonge dans le ciel rose cerisier, sur le mur de briques de la gare, rouge d’émoi, la poussière vous plaque au couchant.
Vous parlerez longtemps dans le vent grelottant
Il faudra vraiment que vous retrouviez cette chanson et l’émotion intacte qu’elle véhicule encore
Yeah,
Give me a reason to love you,
Give me a reason to be,
A woman,
I just want to be a woman.
So don’t you stop, being a man,
Just take a little look from our side when you can,
Sow a little tenderness,
No matter if you cry.
Glory Box, Portishead
One thought on “Rayon de poussière”
Vos mots sont toujours aussi forts…